En direct du Domaine Royal de Jarras : des vignes dans le sable !
Cet été, nous avons eu le plaisir de poser nos capteurs low-tech au Domaine Royal de Jarras, tout près de la mer, à Aigues‑Mortes : les vignes enracinées dans le sable, sous un soleil d’été, dans une ambiance méditerranéenne… presque des vacances ! Un décor incroyable, qui ferait presque oublier la difficulté de faire pousser de la vigne dans cet écosystème à l’équilibre fragile, au service de vins d’exception.
Un terrain fascinant, mais à l'équilibre fragile
Le Domaine Royal de Jarras, situé à deux pas d’Aigues‑Mortes, incarne une singularité viticole : un immense vignoble planté sur du sable — un ancien cordon littoral fossilisé, imprégné d’histoire et protégé du phylloxéra grâce à son terroir unique.
Ce dernier est ancré dans l’appellation AOP Sable de Camargue, reconnue officiellement en 2023, qui valorise les vins frais, minéraux et authentiques issus de cette terre façonnée par le vent, l’eau et les sédiments.
Le domaine étend ses 400 à 800 hectares en agriculture biologique, en cohésion avec une riche biodiversité Natura 2000 incluant plus de 760 espèces animales et végétales.
Positionné entre la mer Méditerranée et les étangs de Camargue, le domaine est soumis à des dynamiques hydriques critiques pour les vignes. En effet, comme le disent les viticulteurs : « ici se combattent deux masses d’eau, celle de l’eau douce et celle de l’eau salée ». Cette dernière, venant de la mer, est toxique pour les ceps, et il est nécessaire de stopper son avancée pour les préserver.
Historiquement, les roubines, des petits canaux d’eau douce situés en bord de parcelle, sont utilisées à cet effet : en hiver et en automne, elles drainent l’eau de pluie, tandis qu’au printemps elles maintiennent un niveau élevé d’eau douce pour stopper la migration saline depuis les horizons saturés en sel. L’enjeu pour le Domaine Royal de Jarras est donc d’ouvrir ces roubines, tampons contre la salinité, au bon moment : dès que le niveau de la nappe d’eau douce est bas, et surtout dès que la salinité de l’eau dépasse les seuils tolérés par la vigne.
Comment peut-on aider les viticulteurs à gérer le niveau de leur nappe ?
Les équipes des Grands Domaines du Littoral (GDL) surveillent déjà activement la situation : elles réalisent 1 à 2 mesures par semaine, ciblant à la fois le niveau de la nappe et la salinité, à travers environ 20 forages. Cette approche régulière constitue une base essentielle pour anticiper les risques liés à la salinisation et adapter les pratiques au fil des variations hydrologiques.
Grâce à nos capteurs low‑tech, nous enrichissons cette surveillance par une collecte de données continue et accessible en temps réel. L’interface permet de suivre les variations hydriques et salines au jour le jour, offrant une alerte précoce en cas de remontée saline. Ce suivi précis permet ensuite d’optimiser les actions pour repousser l’eau salée et protéger les vignes du stress osmotique. Il permettrait aussi à terme de réduire les déplacements sur le terrain des équipes GDL et le temps passé à faire ces relevés.
Et sinon, elles ressemblent à quoi les données ? C’est juste dessous !
Dans l’ensemble, le suivi de hauteur d’eau avec un capteur piézométrique a été le plus simple à concevoir et à intégrer sur la plateforme de FURGO. La solution est aujourd’hui utilisée en l’état par Lucie et ses équipes. La salinité, en revanche, a été un défi plus ardu à réaliser dans les délais et budgets impartis. Quelques ajustements sont encore nécessaire avant de pouvoir satisfaire pleinement les besoins des équipes de GDL.
Mais nous n’avons pas encore clôturé notre expérimentation… Vous êtes curieux des résultats ?
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Au fait, c'est quoi ces capteurs ?
Vous les retrouverez prochainement sur la boutique Furgo vers ce lien : https://shop.furgo.fr/